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semble-t-il, avec des divinations vraiment prophétiques. Il n’a pas nettement et franchement établi l’identité de l’idée du tsarisme et de celle du « Règne de l’Antéchrist », mais sur bien des points, il n’a pas eu le temps de dire toute sa pensée. Il a en tout cas montré avec une sûreté parfaite l’universalité de l’Antéchrist comme terme dernier du développement de l’idée du Tsar.

Que le socialisme est enfin de compte désarmé contre l’idée d’une personnalité, maîtresse du monde, les socialistes nous le prouvent clairement en parlant de plus en plus souvent du « Surhomme. » Nous le répétons donc : quelque nom que nous donnions à ce sommet de la pyramide du monde, à cet homme supérieur, que nous l’appelions Tsar, Antéchrist ou Surhomme, rien n’est changé au fond de l’affaire. Il importe même peu de savoir si cet être sera ou non réalisé, si l’histoire le connaîtra dans sa dernière incarnation ou s’il n’en sera rien. L’important est qu’il peut être, que son idée est vivante, qu’il en existe des incarnations imparfaites et que toutes les idées partielles, même vraies, sont restées jusqu’ici stériles en face de ce mensonge entier et puissant.