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Soloviev aimait trop les accommodements, les compromis, non seulement dans les choses temporaires, mais aussi dans les choses éternelles. Il condamna la violence et justifia la guerre, la plus mauvaise de toutes les violences, parce qu’elle n’est pas accidentelle et temporaire, mais nécessairement et éternellement contenue dans le principe métaphysique de l’Etat. : Légion est mon nom — c’est-à-dire guerre et violence. Il est impossible, lorsque l’on n’admet pas le meurtre, d’expliquer pourquoi il est plus juste de tuer des bachibouzouks turcs plutôt que des bachibouzouks russes, pourquoi la croisade est plus sainte contre l’ennemi de l’extérieur que contre l’ennemi de l’intérieur.

Après avoir commencé par la défense des régicides, Soloviev finit par un panégyrique de l’empereur Nicolas I. Tout comme Tolstoï et Dostoiewski, il fut vaincu par la force de séduction religieuse de l’autocratie — séduction irrésistible pour les Russes, mêmes les meilleurs.

Presque toutes les réponses que donne Soloviev sont fausses ou insuffisantes. Mais il pose les questions avec une force prophétique, telle que jamais personne ne les posa dans la métaphysique chrétienne.

Avant tout la question sur la religion, comme