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au sort lequel d’entre eux devait tuer l’impératrice et qu’un des amis intimes de Novikoff avait été désigné. Cette dénonciation était mensongère. Novikoff dans la suite prouva son innocence d’une façon si péremptoire, que la souveraine ne pouvait guère douter de ses sentiments de loyauté envers elle. L’archevêque de Moscou, Platon, auquel on avait remis Novikoff pour « l’examen dans la loi de Dieu», écrivait à l’impératrice : «Je prie le Dieu tout-puissant que non seulement dans le troupeau humain que Dieu et Toi, Impératrice clémente, vous m’avez confié, mais encore dans le monde entier, les chrétiens soient comme Novikoff. »

Catherine épouvantée par la Révolution française et les bruits qui couraient sur la participation de l’héritier Paul Pétrovitch, son fils et son plus cruel ennemi, dans une conspiration imaginaire, résolut d’anéantir «le nid des martinistes ». Un major de hussards avec un détachement de soldats arrêta Novikoff, faisant irruption chez lui, la nuit et effrayant tellement ses petits enfants qu’ils en eurent une attaque d’épilepsie dont ils ne guérirent jamais. — « Ils se précipitèrent comme s’ils avaient pris une ville. Ils mirent sous garde un vieillard crispé par des douleurs hémorroïdales ; un seul adjoint de maire de village ou un seul policier aurait suffi pour l’arrêter. » — Voilà