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tantôt s’enflammant, tantôt couvant sourdement sous la cendre, pour éclater enfin en flamme claire par la révolte des Dékabristes.

Parallèlement et séparément, il se produit un mouvement religieux.

On dit et si ce n’est pas un fait historique, c’est une tradition prophétique, que Pierre I revenu de l’étranger, en 1717, rapporta avec lui les statuts maçonniques et sur ces bases ordonna d’ouvrir ou fonda lui-même la première loge à Cronstadt. En réalité, les premières loges apparurent en Russie après la mort de Pierre I. C’est sous le règne de Catherine II, qu’eut lieu le premier choc de l’autocratie avec la maçonnerie, comme un vaste et dangereux complot.

Nicolas Novikoff, le fondateur de l’industrie russe du livre et de la presse, fonda à Moscou une réunion d’éditeurs. Celle-ci sous les dehors d’une société de bienfaisance était religieuse et liée secrètement avec les maçons et les rose-croix, appelés alors martinistes. La société acquit de l’influence, non seulement à Moscou, mais dans toute la Russie. Novikoff, le premier en Russie, fit connaître une force sociale, indépendante de l’autocratie. La création de cette force fut aux yeux de Catherine un crime d'État.

On lui raconta que trente martinistes avaient tiré