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au lieu de la « Cité de Dieu », de la vieille boutique des constitutions, du juste milieu bourgeois démocratique ; il en a été ainsi partout, il en sera de même chez nous.

Peut-être en serait-il ainsi, si nous n’étions pas « l’Europe à l’envers », si notre transcendance ne nous forçait à nous briser la tête contre le mur, à voler « les talons en l’air ». En tout cas nous n’en resterons pas à la monarchie constitutionnelle ; même le voudrait-elle, la monarchie russe ne pourrait nous donner une constitution.

Pour le tsar orthodoxe, renoncer à l’autocratie signifie renoncer à l’orthodoxie. Nicolas II est un croyant, — il ira sur l’échafaud, comme les martyrs, comme les « saints », les révolutionnaires russes, plutôt que de renoncera sa foi et à l’onction de Dieu. On ne peut jeter bas l’autocratie qu’ensemble avec l’orthodoxie. Et quand elles seront tombées, il s’ouvrira dans la conscience politique et religieuse du peuple un néant tel, que ne pourront le remplir des formes existantes des gouvernements européens, non seulement la monarchie constitutionnelle, mais même la république bourgeoise