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I

La papauté romaine et l’empire russe sont deux essais de théocratie, de politique religieuse, de réalisation de la Cité de Dieu dans la Cité Humaine.

La vieille Russie moscovite reçut sa théocratie, l’autocratie orthodoxe, en héritage de Byzance, la Deuxième Rome, et rêva de devenir la Troisième Rome, la dernière Cité Universelle.

Mais la théocratie occidentale — la papauté, et la théocratie orientale — l’empire russe, sorties de cette même idée confondant l’Eglise et l’Etat, suivirent ensuite deux directions opposées. Pour la Deuxième Rome — la puissance papale, il y eut transformation du glaive spirituel en glaive de fer, du royaume des cieux en royaume terrestre. Le Pontife Romain, s’il ne le fut pas, essaya toujours d’être le César Romain, le chef de l'Eglise et le chef de l’Etat. Dans la Troisième Rome — l’autocratie