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évanoui fût revenu à lui : qu’il revienne à lui dans l’autre monde, au paradis, puisque le serviteur de l’Église l'a libéré des péchés. Ceux-là n’ont plus d’âme vivante avec eux et ils ne peuvent pas en avoir. Le nom mort est sur leur drapeau. Que le drapeau se brise, le nom disparaîtra, la lutte finira.

Qu’arrivera-t-il aux vainqueurs après la victoire ? Dans quelles formes sociales concrètes la grande idée de tous plus ou moins parfaite s’incarnera-t-elle ? Personne ne le sait, pas même les combattants qui sont tout entiers dans la lutte. Pour obtenir la victoire, il faut que le nom de la vérité vivante et complète de nos temps soit sur le drapeau et que les vivants luttent pour elle. L’histoire elle-même composera la suite. Nous ne pouvons que prévoir et espérer. Nous connaissons l’âme du peuple soulevée actuellement pour son existence. Il est peu probable que ce peuple amoureux jusqu’à la mort des fins, qui a fait de l’idée autocratique le tsarisme russe, chose monstrueuse dont la finalité aboutit à la religion, il est peu probable, dis-je, que ce peuple s’arrête, s’apaise, s’arrange d’un compromis. L’âme populaire n’a jamais rêvé de la monarchie constitutionnelle ; cette médiocrité bienheureuse, elle ne l’a jamais acceptée.

L’Europe n’a pas eu l’esclavage russe ; la Russie