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Si après ce qui se passe la Russie s’apaise, se soumet et s’endort, elle ne se réveillera plus. Si l’injure faite à l’esprit du peuple ne détermine une mortelle douleur, une haine sainte bien qu’encore inconsciente, il ne restera qu’à dire qu’il n’est pas d’esprit, pas d’âme, pas de Dieu chez ce peuple, qu’il n’est que poussière et corruption, et que sa décomposition finale s’effectue.

La décomposition existe, mais pas là où beaucoup, en confondant, la voient avec peur. Elle n’est pas chez le peuple, mais parmi ceux qui ne sont pas « peuple », qui se sont séparés de lui, qui se sont séparés de son âme vivante, différemment consciente, mais toujours religieuse. L’âme vivante cherche une vérité quelconque, la cherche en tombant dans le mensonge, puis se relève, la cherche souvent au-dessus de son intelligence et de sa raison, au delà de la mort même. Et ceci est plus particulièrement vrai pour l’âme russe qui est possédée par la folie amoureuse des « fins ». Pourvu qu’on arrive à la fin ultime, tant pis si l'on y tombe. Ce fait existe essentiellement dans l’âme russe ; je ne le juge pas, est-il terrible, ridicule ou grand ? je dis seulement qu’il est.

La décomposition est dans les « unions monarchiques », stupides et engourdies, serrées contre l’orthodoxie et prenant toujours le même nom (le