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L’autocratie le devina aussitôt et se défendit. La question se posait : Etre ou ne pas être, et elle ne pouvait évidemment que répondre pour elle-même « Etre ». Il fallait donc se défendre. Les moyens étaient nombreux : toutes les formes de violence corporelle utilisée envers les esclaves : usurpation, supplice, assassinat. Tout ceci était dans son principe. a Eux », les révolutionnaires, n’existaient pour ainsi dire pas, si « Lui », le tsar, existe. Ils n’existent pas plus que tous les autres, mais ils sont gênants, c’est un élément à rejeter, un membre gangrené dont il faut faire l’ablation.

C’est du bon sens, simple, conséquent. Maintenant que les 8/10 de la population sont contre le gouvernement et le reste avec lui, si par un miracle quelconque ces 8/10 s’étaient placés d’un côté et le reste de l’autre, et si le tsar en avait la possibilité matérielle, — il exterminerait d’un coup tous les premiers. Il ne pourrait point ne pas le faire, restant tsar.

Une telle exécution rapide est impossible, matériellement seulement. Mais tout ce qui dépend des forces de l’autocratie, elle le fait, bien qu’elle sache l’impossibilité de s’emparer de tous les révolutionnaires. Le principe d’un pouvoir illimité, d’une personnalité unique régnant sur Tous, de l’existence d’Un à qui tout est permis, qui est