Page:Mérat - Triolets des Parisiennes de Paris, 1900.djvu/15

Cette page n’a pas encore été corrigée


Car le temps est vil et cruel :
Il maltraite, blesse, estropie
La jeunesse qui vaut le ciel.
Car le temps est vil et cruel.
Aux beaux cheveux d’ambre et de miel
Il mêle un jour sa neige impie.
Car le temps est vil et cruel :
Il maltraite, blesse, estropie.

Offensant ce qui nous est cher,
Il ose un jour tracer des rides
Sur la merveille de la chair,
Offensant ce qui nous est cher.
Il flétrit le sourire clair
De ses froides lèvres arides.
Offensant ce qui nous est cher,
Il ose un jour tracer des rides.

Que seraient-elles aujourd’hui
Les belles qui tenaient nos âmes
Quand leurs regards nous avaient lui ?
Que seraient-elles aujourd’hui ?
Vivre encore leur aurait nui,
Mortes charmantes, pauvres femmes !
Que seraient-elles aujourd’hui
Les belles qui tenaient nos âmes ?