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II

Ceux-là sont au-dessous même de ma colère,
Ils sont rampants et vils et n’ont que mon dédain.
Le mépris que j’ai d’eux ne saurait me déplaire,
Mais voici que je souffre et m’attriste soudain.

C’est que des amitiés anciennes me trahirent ;
Je porte mon orgueil outragé comme un faix,
Parce que des amis qui près de moi vieillirent,
Eurent, quand je les vis, le visage mauvais,

Ne me répondent pas et même se détournent,
Honteux de me mentir du geste et de la voix.
Ce sont ces trahisons qui dans le cœur séjournent,
Comme si l’on saignait pour la première fois.