Page:Mérat - Quelques pages avant le livre, 1904.djvu/23

Cette page n’a pas encore été corrigée

A mon ami Théodore Maurer.

Comme tout bon faiseur de vers,
Cette page blanche m’excite,
Et, pour aujourd’hui, me suscite
D’aller parler aux arbres verts,

Au silence de la futaie,
Aux plaines blondes près des bois,
Aux saisons dont j’entends la voix,
Aux petites fleurs de la haie ;

Aux mille faces de l’été :
Sourire du matin, sourire
Du soir qui vit et qui respire,
A tout ce qui fait la beauté ;

Ne plus souffrir de la hantise
Du faux, du laid et du méchant,
Et les oublier dans le chant
De la nature qui me grise !