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III
NUIT D’ÉTÉ.
A Madame René Samuel.

Sur le vieux parc et sur la nuit,
Je laisse ouverte ma fenêtre ;
L’été me berce et me pénètre,
Calmant la peine qui me suit.

L’ombre est claire, presque lactée :
La fontaine de Médicis
Se perd en contours indécis ;
Et je ne vois plus Galatée.

La lune monte lentement ;
Au ciel un peu de bleu persiste ;
Et l’astre, divin coloriste,
Teint de perle le firmament.

Pas une feuille ne remue
Dans les hauts platanes, qui font
Au groupe de marbre un plafond
Dont l’ombre grandit l’avenue.