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Les Villes de marbre.

La robe à plis sans grâce avec gêne s’ajuste :
Mais le fantôme saint poursuit son rêve auguste,
Et, symbole idéal et grave de l’esprit,
Écoute, voit, pardonne et jamais ne sourit.


IV.

Musique orientale.

La musique, au fond, n’est jamais savante.
Et j’ai bien compris, sous ce rhythme obscur,
Des frissons de palme à l’ombre d’un mur.
Bercés aux doux bruits que le ciel invente.

C’est toujours le rêve et toujours l’amour.
L’amour d’une femme aux tempes d’ivoire.
Vers qui l’on s’en va docile, sans boire,
Par d’ardents chemins qui durent un jour.

Dans les orients, toutes les musiques
Ont en tons plus fins coupé les soupirs :
Ce sont des accords lointains, des désirs
Mêlés vaguement aux choses physiques.