Page:Mérat - Les Souvenirs, 1872.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
31
HORS DES MURS.


LE RÉVEIL


Le soleil s’est levé du milieu des collines
Comme le premier-né divin des nuits d’été,
Déchirant, dans un vol de flammes emporté,
Du matin frissonnant les frêles mousselines.

Les champs, l’eau, les forêts graves et sibyllines,
Toute la terre vibre éprise de clarté.
Le chœur universel des bêtes a chanté,
Les mâles forts auprès des femelles câlines.

L’homme seul, raisonneur pensif dès le réveil,
Regarde cette joie, en son retour vermeil,
Éternellement rose, aimable et coutumière ;

Et bien qu’elle soit bonne, et brille aussi pour lui,
Sans folles actions de grâces, sans ennui,
D’un œil indifférent accepte la lumière.