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HORS DES MURS.


LE GRAND ARBRE


Dans un parc oublié dont le silence amorce
Les rêveurs, sentinelle ancienne du seuil,
Le grand arbre muet isole son orgueil,
Et vers le ciel étend ses branches avec force.

Son tronc noir se roidit musculeux comme un torse,
Et son cœur dépouil1é ferait un bon cercueil.
Il a l’air de porter l’empreinte d’un long deuil,
Et l’âge a sillonné profondément l’écorce.

Il sent qu’il n’est pas fait pour prêter aux amants
L’ombre, dont le secret rassure les serments
Et les baisers, concert matériel des rêves.

Inutile à l’amour trop vulgaire pour lui,
Apre et dur, il attend venir avec ennui
La fermentation violente des séves.