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La rime est toujours la même :
« Je t’aime, je l'aime, je t’aime ! »

M'aimeras-tu ? Je n'en sais rien.
Il se pourrait. — Il se peut bien
Que je chante : « Mon cœur soupire... »
Pendant (tu ne lis pas Musset ?
Plus tard, je te le ferai lire)
Que tu chanteras en fausset
L'air guilleret : « Vive Henri Quatre ! »

Les esprits sont faits pour se battre,
Mais les cœurs sont faits pour s'aimer.
L'heure blesse : il faut la charmer.
— Donc aimons-nous ! cueillons des roses,
Tandis que tes lèvres écloses
Sont comme doux fleurs de printemps.
Ouvrons nos cœurs à deux battants,
Aimons-nous sans mélancolie :
C'est la raison. C'est la folie.