Page:Mérat - Les Chimères, 1866.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 51 —




TES MAINS




 
Bien qu’elles soient d’un marbre pâle,
Tes mains fines que j’adorai,
Et que jamais la dent du hâle
N’ait pu mordre leur grain nacré ;

Ce c’est pas à quelque statue,
Où l’idéale pureté
Dans la forme se perpétue,
Que tu dérobas leur beauté.

Et bien qu'elles forment des lignes
Où, pour me rendre encor plus fou,
La fantaisie a mis deux signes
Qui sont le poinçon du bijou :

Ni les suaves filles blondes
Qu’Athènes sculptait, les seins nus,
Ni la mystique fleur des ondes,
Le rêve qu’on nomma Vénus.