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Un faux air de bergeronnette
Avec ses façons de chanter.

Je savourais sa note aiguë...
Elle se baissa tout à coup
Pour cueillir deux fleurs de ciguë
Qui semblaient lui plaire beaucoup.

Elle se les mit à l’oreille
Comme une plume d’employé :
Le blanc des fleurs faisait merveille,
Dans le brun des cheveux noyé.

La blanche joue en devient rose
Par le contraste des blancheurs
Et tout cela fit quelque chose
D’exquis de tons et de couleurs.

Mais parmi tant de fleurs, ma chére,
Dis-moi quelle fut ta raison
De préférer la fleur amère
Et dont le suc est un poison ?