Page:Mérédac - Des histoires, 1932.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DES HISTOIRES

d’Italie, orné de fleurs des champs.

Elle ne reprenait pas tout de suite son aiguille ; elle éprouvait une petite volupté mêlée de remords, à rêver à la robe trop belle qu’elle n’avait jamais eue… Ah ! sa pauvre robe à pois roses, sa robe en tarlatane plissée !

L’aiguille, de nouveau, crissait contre le de ; mais la songerie intérieure continuait, le roman de Mademoiselle Angéline se déroulait, pensé seulement, parallèlement à l’autre roman auquel la plume donnait l’être concret en alignant, sur les longues feuilles de papier écolier, les syllabes qui s’enchaînent aux syllabes et deviennent des mots.

Peu à peu, la collaboration se faisait moins occasionnelle ; Mademoiselle Angéline disait son avis à propos d’autres choses que de simples détails de toilette. Elle obtint son mariage clandestin, et même un enfant né de ce mariage.

50