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LE TRIOMPHE DU RÊVE

déserté la cour en faveur de la salle à manger. C’est que la présence de Mademoiselle Angéline lui était devenue une chère nécessité.

Pendant des minutes — des quarts-d’heure, parfois — ils œuvraient silencieux, elle tirant le fil, et lui ses idées. Puis, tout d’un coup, il levait la tête :

— Angéline, quelle toilette donnerais-tu à Aurore, pour son rendez-vous à la Forêt-des-Fées ?

Elle réfléchissait. Puis, avec un peu d’hésitation, (car elle avait scrupule à imposer une trop forte dépense, tout comme s’il se fût agi de ses robes, à elle) elle suggérait :

— Je verrais assez bien une jupe en satin broché rose, un corsage en foulard égayé d’une grande berthe en dentelle ; n’oubliez pas la ceinture drapée, gracieusement nouée sur le côté ; évidemment, le tout complété par un chapeau en paille

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