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DES HISTOIRES

s’était plaint qu’on l’appelait trop tard. Mais il s’était penché sur Louisa, il l’avait bénie ; tendrement, il avait tracé les croix sur ses membres avec l’Huile-sainte ; et, à mesure, la petite s’était calmée comme si son âme entendait les paroles latines qui commandent à la paix de descendre sur les pauvres mourants.

Sa fin avait été très douce. Maintenant, sa dernière toilette terminée, étendue sur le modeste lit d’apparat, elle avait vraiment trouvé le repos. Elle était là, toute menue, apaisée, mais si grave! — d’une gravité que ne connaissent pas les petites filles vivantes.

À son chevet, bien sages elles aussi, s’étiraient de leur mieux les deux flammes pâles, orphelines de lumière dans le jour encore trop fort. Un souffle venu de la porte les inclinait vers le même coin de la chambre. Les cires fondaient en biseau ; et, de minute en minute, des coulées

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