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LA SAISIE

— Voyons ! raconte-nous ton histoire, puisque tu en meurs d’envie…

— Moi ? Moi, j’ai envie de vous raconter l’histoire de Bonnefemme Zaza ?… Moi ?… Allons donc ! D’ailleurs, vous ne comprendriez pas !

Il y eut un silence. Gobert se balançait sur sa chaise. Personne n’insistait. Alors il se décida, et à voix sourde, comme pour lui-même :

— Oh ! ça remonte à loin… Au temps où j’étais huissier… Qu’est-ce que vous avez à me regarder comme ça ? Ne prenez donc pas vos gueules d’idiots : vous savez bien qu’avant de devenir brocanteur, bricoleur, emmancheur et… batchiara, j’ai fait de tous les métiers, pour essayer de gagner ma sacrée chienne d’existence !

Gobert se tut, se balança de nouveau sur sa chaise, les yeux mi-clos, comme savourant des souvenirs. Au bout d’un moment, il reprit :

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