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DES HISTOIRES

ça, parce que j’ai revu Bonnefemme Zaza.

C’était un gars de manières rudes — et solide, avec ça, sous son apparence dégingandée. Des cheveux d’un blond roux lui mangeaient le front, descendaient bas, brusquement arrêtés en brosse de chiendent. Le regard bleu clair était dur, mais d’une dureté que l’on devinait voulue, acquise, procédant plus d’un parti pris de défense que d’une naturelle âpreté d’humeur. Aux pommettes seulement éclatait la rubescence des joues, ailleurs éteinte par l’ombre d’une barbe de trois jours, raide comme paille. Le dolman khaki se haussait jusqu’au menton, cachant de son mieux la fripure du col en vichy. Moulées par la spirale des molletières couleur de boue, deux jambes de coq s’accrochaient aux pieds de la chaise.

— Bonnefemme Zaza ? interrogea Randal. Et les deux camarades qui complétaient

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