LE MESSAGE
Madame Veyrès ne pleurait plus ; un petit tremblement agitait ses lèvres. Elle cessa de lire, remit la lettre dans le journal qu’elle jeta au fond du tiroir.
Elle ouvrit un secrétaire, y choisit une carte discrètement endeuillée, une enveloppe.
Pendant des minutes, elle tint le bristol par les coins opposés, entre deux doigts ; et, d’un petit mouvement très lent elle le laissait pivoter dans un sens, puis dans l’autre.
Elle suivait, abstraite, le manège d’un oiseau-blanc qui, sous la fenêtre ouverte, échenillait un rosier. Il sautillait de branche en branche, léger, insoucieux, égayant son repas de « pitt ! pitt ! » gourmands. Il leva le bec, la regarda de ses gros yeux cerclés d’olive, s’ébroua et partit dans un froufroutis d’ailes, ponctué de petits cris : « pitt ! pitt ! pitt ! »…