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LE MESSAGE

cerné en toi de protéger plutôt que d’être protégée. Tu es une maternelle : refoulement peut-être de la tendresse que tu n’as pu dépenser pour notre pauvre petit Georges, déviation, transformation ou infiltration partout d’un instinct trop puissant pour s’éteindre en même temps que s’éteignait en toi tout espoir de maternité ? Je ne sais. Mais je sais qu’il t’est impérieusement nécessaire de t’apitoyer, de câliner, de bercer. Oui… et si nous fûmes si pleinement heureux, peut-être est-ce en partie à cause de la naturelle faiblesse qui, justement me porte à me laisser défendre, à me laisser bercer.

« Maternelle, garde-toi des hommes trop jeunes ; le premier enfant venu, pour peu qu’il soit tendre et malheureux, te prendrait facilement le cœur, avant même que tu le saches. »


Entre ses dents, Madame Veyrès dé-

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