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ment définitif, et quand l’avenir casse sans pitié ce jugement, on s’entête contre la réalité, on ne veut pas se déjuger, on va jusqu’à nier la matérialité des faits par mille sophismes plus spécieux les uns que les autres ; on refuse de se rendre à l’évidence ; par un sot amour-propre on ne veut pas s’avouer vaincu. C’est, il faut en convenir, une bien « fâcheuse » et bien « prétentieuse » façon de discuter. Elle est humaine, dira-t-on ? Mauvaise excuse. Néanmoins d’orgueilleux adversaires peuvent causer de graves préjudices aux idées qu’ils persécutent. Par l’artifice d’une parole brillante, la mise en œuvre de la plus basse flatterie à l’égard des sentiments sur lesquels les individus se montrent les plus chatouilleux ils peuvent semer, chez les personnes non averties, le doute et l’indifférence.

À nous d’apporter le remède. Sa formule très simple se résume en quelques lignes :

« Que les personnes susceptibles de tirer, dans tous les domaines possibles, quelque avantage d’une langue commune à tous les hommes apprennent à connaître par eux-mêmes l’Espéranto, sans parti-pris, sans jugement préconçu. Que de leurs propres yeux ils se rendent compte de sa facilité, de sa clarté, de sa souplesse, de sa logique. L’espéranto alors plaidera sa cause plus éloquemment que nous ne saurions