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temps exotiques. Elle gardera mieux, et les autres langues aussi, toute sa saveur et son originalité. L’espéranto est la langue de la raison ; il n’a pas d’autres idiotismes que ceux de la raison : notre langue n’a rien à redouter d’une telle concurrence. »

« D’autre part, ainsi qu’on l’a vu précédemment (page 34) le nombre des racines françaises étant de 75 % dans l’espéranto quiconque sait l’espéranto sait déjà un peu de français et se trouve incité à faire un effort de plus et à apprendre le français. C’est sans doute ce que pensait un des membres les plus distingués de l’Alliance Française quand il répondait à un pessimiste qu’effrayaient nos succès : « Ne craignez rien ; l’Espéranto travaille pour le Français ».

« Et même de l’ingérence de l’espéranto dans les relations commerciales l’influence générale de la langue française ne peut que gagner. Le client de la maison de commerce allemande ou anglaise qui a appris l’allemand ou l’anglais, qui a été l’apprendre dans un séjour en Allemagne ou en Angleterre, devient plus ou moins inconsciemment le client de ces peuples, de leurs idées, de leur civilisation. Il lit leurs livres, il s’inspire de leurs idées, il adopte plus ou moins leurs façons de penser. Si l’Espéranto triomphe et suffit à tous les besoins pratiques, toutes les langues sont sur