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avoir fort bien exposé la question dans une conférence contradictoire avec l’auteur de la Sottise Espérantiste, l’a fort bien résumée en ces termes :

« M. Gaubert sait-il que dans les lycées les élèves passent aujourd’hui le meilleur de leur temps à apprendre tant bien que mal — plutôt mal — les éléments des langues vivantes ? Sait-il que ce temps précieux est perdu pour leur culture générale et pour l’étude du français ? Sait-il que les professeurs d’humanités se plaignent de la faiblesse des élèves en français, de leur ignorance de la langue même. Et nos élèves ne regagnent point en connaissance des littératures des civilisations étrangères ce qu’ils perdent du côté du français, car on se borne à leur enseigner les phrases les plus élémentaires d’une conversation terre à terre. On n’étudie les langues étrangères qu’au point de vue pratique. Supposez l’espéranto unanimement adopté ! Voyez-vous l’économie de temps gagné pour l’étude approfondie de nos chefs-d’œuvre ! Et de plus, puisque M. Gaubert prétend parler en lettré, et au nom des lettrés, cet argument ne saurait le laisser indifférent ; la pureté, l’intégrité de notre langue seront ainsi défendues et sauvegardées. Elle ne risquera plus de se voir chaque jour gâtée, et déformée, et compromise par l’intrusion intempérante, irréfléchie de tours étrangers, d’expressions barbares, de