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Et c’est ce dont il faut nous contenter dans ces traductions.

Est-ce que les critiques qui parlent de Tolstoï ou d’Ibsen, d’Annunzio ou de Nietzsche, savent le russe, le norvégien, l’italien et l’allemand ? ainsi que le fait observer M. C. Aymonier de qui nous empruntons sur cette question toute l’argumentation fort bien déduite. Cela empêche-t-il nos critiques de parler très judicieusement sur les œuvres étrangères ? Or si l’on a pu traduire dans les langues nationales — avec ces réserves pourtant — tous les auteurs cités plus haut, pourquoi ne pourrait-on pas les traduire en cet Espéranto dont nous avons montré précédemment les qualités de précision, de clarté, en même temps que l’admirable régularité ?

D’ailleurs nous pouvons apporter sur ce point des faits très éloquents. Homère, Virgile, Leibnitz, Lafontaine, Molière, X. de Maistre, Perrault, tant d’autres romanciers étrangers ont été traduits en espéranto ; les éditions épuisées ont été remises en impression : preuve qu’elles ont trouvé un certain nombre de lecteurs. Et l’on a le droit d’affirmer hautement ici, que les personnes parlant l’espéranto sont, dans la circonstance, plus compétentes que ceux qui n’ont aucune notion de la langue créée par le Dr  Zamenhof et par le fait meilleurs juges, bien que les autres puissent en