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gages hétéroclites, ou se résigner à ignorer des travaux importants. »

Voici donc le problème nettement posé, et posé par un adversaire de la langue universelle, ce qui est doublement intéressant.

Mais bientôt effrayé du tort que cette constatation peut causer à sa conviction, car M. de Gourmont avoue « qu’il ne croit pas à la langue artificielle », il se hâte d’ajouter :

« Cette alternative n’est peut-être pas aussi rigoureuse qu’on le pense. » Cela semble déjà une retraite. Pourtant M. de Gourmont est trop avancé ; il sent lui-même qu’il ne peut plus reculer. « Mais enfin admettons-la, dit-il, comme à regret, et voyons quelle utilité, il y aurait pour la science et pour le public qui suit le mouvement scientifique à ce que les savants fussent en possession d’une langue auxiliaire internationale ? »

Comment voilà des savants qui sont très embarrassés parce que les communications scientifique se font en trop de langues, voilà un public qui suit le mouvement scientifique et souffre de la même gêne, et quand on veut proposer une langue auxiliaire, un langage international commun à tous, il se trouve des gens pour dire : De quelle utilité cela peut-il être pour la science et le public ?

« Sur la possibilité même de cette langue au