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dans sa préface ; nous savons cependant que M. Gaubert n’éprouve aucune gêne à reprendre les arguments de M.  de Gourmont.

Mais puisque M.  de Gourmont se donne la peine de nier l’utilité de l’espéranto au point de vue scientifique il est intéressant d’étudier les raisons sur lesquelles il s’appuie. M.  de Gourmont a une grande supériorité sur M. Gaubert ; lui au moins donne des raisons. Le malheur, c’est qu’elles ne sont pas très bonnes. Mais au moins faut-il lui tenir compte de ses intentions. On fait ce que l’on peut, n’est-ce pas ?

Pourtant dans le soin qu’il prend pour examiner la question scientifique, M.  R. de Gourmont, plus consciencieux, se voit dans la nécessité de constater que : « dans toutes les branches de la science, il se publie quotidiennement en toutes les langues de l’Europe des notes et des observations souvent, paraît-il, d’un haut intérêt. (Goûtons en passant la saveur de ce petit paraît-il ingénu ou sceptique). — Il ne suffit plus, pour un biologiste, de savoir à peu près lire les trois ou quatre grandes langues de l’Europe, il lui faut aussi connaître le russe, le suédois, le hongrois et le reste. C’est beaucoup. On conçoit donc le dépit d’un savant qui se trouve dans cette alternative : ou perdre la moitié de sa vie à apprendre les lan-