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qui lui faisaient escorte, nous avons eu la grande satisfaction d’attirer à nous son éditeur.

Le beau geste de M. Bernard Grasset venant nous offrir, spontanément, au sortir de la conférence, de publier une réponse à La Sottise Espérantiste honore autant celui qui l’a fait que l’Espéranto qui l’a provoqué. Et je ne sais qui nous devons remercier le plus de l’Espéranto qui permet de telles victoires, de M. Gaubert qui nous a fourni une si belle occasion de faire mieux connaître notre langue, ou de son éditeur qui nous donne une preuve de largeur d’esprit peu commune.

D’ailleurs l’expérience nous a appris depuis longtemps que les détracteurs de l’Espéranto servent au moins autant notre cause que ses défenseurs.

Frappé de cet enthousiasme communicatif qui caractérise nos réunions espérantistes, peut-être plus ébranlé qu’il ne voulait en avoir l’air, un des amis de notre contradicteur me disait, en sortant de la salle encore toute chaude de nos discussions passionnées :

« Mais c’est du Messianisme que votre Espéranto ! Vous n’êtes pas des propagateurs, mais les apôtres d’une religion nouvelle ! »

L’Espérantisme n’est certes pas une religion ; mais, de même que le Christianisme doit peut-être