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catalogue en plusieurs langues. Lorsqu’il suffira d’en imprimer un seul en espéranto, ce sera pour eux une réelle économie de temps et d’argent, même en ne comptant que le bénéfice net d’un seul tirage. Donc l’espéranto n’est pas aussi inutile pour le commerce qu’on se hâte de l’avancer. « Comment, ajoute M. de Gourmont, traduire en espéranto les mots techniques d’un commerce, d’une industrie, ces mots que les dictionnaires spéciaux ne fournissent même pas tous parce qu’ils sont variables et saisonniers. »

Le vocabulaire ! c’est le grand cheval de bataille de M. de Gourmont, qui dénie à l’espéranto « la facilité de former des mots donnant un sens, sans aucune amphibologie ». « Ceci, dit-il, c’est la chimère ! »

Peut-être que non !

M. de Gourmont ignore que l’on travaille à ces vocabulaires et que certains d’entre eux ont déjà été publiés, que ceux qui travaillent à ces vocabulaires sont à la fois des gens du métier et de bons espérantistes. N’importe, cette question du vocabulaire le tenaille. « Que l’on me traduise donc en espéranto, demande-t-il : petite main, couillard, pas de vis ; que l’on note donc en cette langue rationnelle la différence minutieuse qu’un homme de Rouen ou d’Amiens fait entre du fil en quatre et du fil en six ? »