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L’Espéranto et les Touristes

Tout d’abord détrompons les personnes qui, comme M. de Gourmont, croient encore que les voyageurs peuvent partout se faire comprendre, en Europe avec le Français — hors de l’Europe avec l’Anglais. Je conseillerai à ces personnes de voyager seules, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Italie, sans se faire accompagner par un guide ou sans amis qui leur servent d’interprètes ; s’ils ne parlent que l’anglais je ne leur souhaiterais pas de se risquer dans les différentes contrées de l’Amérique du Sud. On a d’ailleurs remarqué que ce préjugé est fort répandu chez les personnes qui n’ont jamais quitté la France. Les autres savent par expérience ce qu’il faut en penser.

Voyons, à ce propos, les arguments qu’apportent les adversaires de l’espéranto : « Quant à être un langage, commode en voyage, dit M. Gaubert, c’est autre chose. En outre il faudrait en imposer l’apprentissage (?) (M. Gaubert veut sans doute dire l’étude) aux garçons d’hôtels, aux servantes et aux plongeurs (passe encore les garçons d’hôtel, les servantes et le cireur de bottes que M. Gaubert a oublié, mais les plongeurs ? M. Gaubert possède d’étranges notions sur la vie des grands hôtels !), l’idée d’un idiome neutre est contraire même aux principes qui dirigent le vrai voyageur. »