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si nos diplomates se font comprendre à l’étranger au moyen de la langue française, il ne s’en suit malheureusement pas que notre langue soit employée actuellement hors de France par les ambassadeurs étrangers, à l’exclusion de toute autre — de ce que la haute société cosmopolite parle, aussi couramment que le Français, les trois ou quatre autres grandes langues de l’Europe, on peut tirer cette conclusion : elles n’ont pas encore adopté l’usage de l’Espéranto, et voilà tout : cela ne signifie pas que l’Espéranto ne peut leur être d’aucun avantage, dans l’avenir.

Les cosmopolites éprouvent, peut-être, moins que d’autres le besoin d’un seul idiome, parce qu’ils en ont plusieurs à leur disposition, mais il faut bien remarquer que c’est une exception ; et à supposer que l’espéranto soit complètement inutile à cette société cosmopolite, qui partage son temps entre les trois ou quatre pays où elle séjourne pendant un laps de temps plus ou moins long, et fait pendant ce laps de temps partie intégrante de la population, on ne voit pas bien pourquoi il faudrait supprimer l’espéranto, sous le fallacieux prétexte que cela ne sert pas à tel ou tel[1]. Il y a encore bien d’autres personnes pour

  1. Il n’a jamais été question d’imposer l’Espéranto, ni par la force des armes ni par les artifices de la persuasion. L’unique but que poursuivent les défenseurs de cette lan-