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C’est la conjugaison idéale, rêvée par Descartes et Leibnitz. Quelle admirable simplicité quand on la compare aux 3.600 formes de nos verbes, qui faisaient dire si justement à Faidherbe : « Le verbe est le plus grand obstacle à la colonisation. »

Mais pourquoi, dira-t-on, cette surabondance de participes puisque nous n’en avons que deux en français, le participe présent et le participe passé. Le français est plus simple sur ce point que l’espéranto ! Pas si simple que cela car les formes du participe passé varient à l’infini : tantôt il s’emploie avec l’auxiliaire avoir, tantôt avec l’auxiliaire être, tantôt il s’accorde, tantôt il ne s’accorde pas. Ah ! il est fort heureux que nous n’ayons que deux participes ! Sans cela il y aurait là de quoi devenir fou !

Examinons la chose d’un peu près avec M. Carlo Bourlet, à qui j’emprunte sa belle explication des participes en espéranto. « Je dis : je suis aimé ; aimé est le participe passé du verbe aimer, cela doit donc vouloir dire je suis ayant été aimé donc on m’a aimé, peut-être qu’on ne m’aime plus. Erreur cela veut dire qu’on m’aime actuellement !

« Mais alors, par analogie, lorsque je dis je suis lavé, cela devrait signifier qu’on me lave actuellement, tandis que cela signifie que l’on m’a lavé que je suis ayant été lavé.

« Donc ce participe, dit passé ne l’est que