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les sociétés polytechniques, philomatiques et dans les universités populaires. Et si mon témoignage ne suffit pas je puis invoquer celui des élèves de nos cours, celui des 1400 congressistes de Cambridge, des 1900 de Genève, des 800 de Boulogne-sur-Mer, sans compter les milliers d’habitants des villes où se tenaient les Congrès. Je puis ajouter que ces congressistes venaient des quatre cours du monde de tous les pays d’Europe, même de Finlande et de Sibérie, qu’il en est venu des deux Amériques, des Indes, de la Nouvelle-Zélande. « Pour la plupart les congressistes avaient appris l’Espéranto dans des livres, et ne l’avaient jamais entendu parler par un étranger : Et la première fois qu’ils se sont trouvés réunis ils se sont parfaitement compris[1]. »

Mais on pourrait s’écrier, qu’imitant en cela les détracteurs de la langue artificielle je n’apporte dans la discussion qu’une opinion personnelle — solidement étayée, il faut en convenir, sur des faits et contrôlée par des milliers de témoins oculaires et auriculaires — je vais néanmoins appuyer les raisons philosophiques de l’existence possible d’une langue artificielle par des autorités

  1. Conférence aux officiers de l’école supérieure de Marine, par M. Carlo Bourlet, professeur au Conservatoire national des arts et métiers, président du groupe espérantiste de Paris.