Page:Ménil - Préjugés contre l’espéranto.djvu/26

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 22 —

exemple on se résigne à faire une cote mal taillée de toutes les modifications, soit qu’on la laisse évoluer librement dans chaque pays, elle finirait par devenir incompréhensible de peuple à peuple, comme la langue de la revanche de Babel (voir p. 12) ; et cela parce que chaque langue nationale étant elle-même une perpétuelle évolution, ne saurait trouver dans son propre fond des bases solides sur lesquelles elle puisse appuyer sa stabilité[1].

C’est pourquoi un certain nombre de gens convaincus de l’impossibilité de choisir une langue vivante — mais ennemis du principe de la langue artificielle ont proposé

Le latin comme langue internationale

Parce que le latin, disent-ils, est la langue universelle des savants, des théologiens et des philosophes, la langue des grandes conquêtes de l’antiquité, la langue scientifique du moyen âge.

Il est fort probable que les personnes qui font très sérieusement cette proposition veulent nous laisser croire qu’elles parlent le latin ; peut-être, seraient-elles très embarrassées si on les prenait

  1. On verra plus loin (page 30) que cet inconvénient n’est pas à redouter avec une langue faite artificiellement.