Page:Ménil - Préjugés contre l’espéranto.djvu/22

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 18 —

l’on doit accorder à cette expression, mais la langue officielle.

Donc cette opinion que nos adversaires cherchent à répandre :

C’est faire œuvre anti-française que de propager une langue auxiliaire

est une dangereuse erreur des ignorants, une allégation mensongère d’ennemis de mauvaise foi, surtout s’ils connaissent la situation aussi bien que nous.

Et en admettant même un instant le bien fondé de cette affirmation dont nous croyons avoir montré l’inexactitude, ce serait déjà faire œuvre de patriotisme français, au contraire que d’empêcher les autres nations d’usurper la place officielle que nous avons jadis occupée.

Les Anglais l’ont essayé par le meilleur des procédés, celui qui consiste à couvrir le monde de colonies. Mais, en gens pratiques, ils y ont déjà renoncé, et ils sont venus en très grand nombre à la langue neutre[1] bien que leur idiome national soit très facile et très répandu.

  1. Lors de la réception du Dr  Zamenhof et des Espérantistes étrangers au Guildhall de Londres, le lundi 19 août 1907, après les réunions du Congrès de Cambridge, Sir T. Vezey Strong, Alderman, remplaçant officiellement le Lord maire,