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veut s’attaquer à un ennemi, il est utile de connaître les défenses que cet ennemi peut opposer ; il est indispensable de posséder des renseignements exacts sur sa valeur et sur les forces dont il dispose ; faute de quoi on se jette dans la lutte avec la très discutable sagacité dont fait preuve la corneille qui abat des noix.

Peut-être M. Gaubert a-t-il cru qu’il suffisait d’un peu — oh ! combien peu ! — de bagout méridional pour traiter cette question de la langue auxiliaire, dont se sont longuement préoccupés (quoi qu’en dise M. Rémy de Gourmont), Bacon, Descartes, Leibnitz, Locke, Condillac, Ampère, Burnouf, Max Muller, — des esprits d’une haute envergure, ceux-là, — et pour trancher la question par la négative, au nom du bon sens national qui ne paraît pas dans la circonstance d’être incarné dans la personne de M. Gaubert.

De deux choses l’une : ou M. Gaubert à étudié la question avant de se lancer, tête baissée, contre l’Espéranto, et il n’a pas eu la bonne foi de tenir compte des renseignements puisés par lui au cours de son étude ; ou bien il est parti en guerre sans avoir la moindre notion de la grande idée qu’il voulait tourner en ridicule ; cela ne paraît pas être le fait d’un tacticien très sérieux.

Une seule chose pourrait lui servir d’excuse :