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Valentin. Au-dessus des sept planètes est la sphère des étoiles ; plus haut encore, dans le ciel intelligible, est le monde des idées pures, des types absolus, des lois éternelles. Voilà l’œuvre du Dieu souverain, elle est digne de sa sagesse et de sa puissance. Mais les vertus qui émanent de lui s’écartent de plus en plus de sa perfection, comme la lumière s’affaiblit à mesure qu’elle s’éloigne de sa source. Les Puissances démiurgiques, les Démons qui résident dans l’entre-ciel ont voulu imiter, en l’appliquant à la matière, l’ordre merveilleux du monde idéal. Mais le mal devait être le fruit de leur imprudence et de leur orgueil, car la matière est corruptible, et la mort seule pouvait sortir de cette pourriture. Aussi la vie terrestre n’est-elle qu’une mort perpétuelle ; toutes les espèces vivantes sont condamnées à se dévorer les unes les autres. L’homme lui-même, quoique la Sagesse divine ait déposé en lui un rayon des lumières d’en haut, est soumis par sa chair à l’esclavage du péché, à la corruption et à la mort. Mais le Christ est venu combattre les Puissances du monde, sa victoire les précipitera dans l’abîme, la matière rentrera au néant dont elle n’aurait