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Porphyre. Le sens des symboles est multiple, ô Chérémon. Je reconnais avec toi que Dionysos est la libation divine qui se répand et se consume sur l’autel et devient le type du sacrifice. Mais cette flamme invisible, qui circule dans les veines des plantes et fermente dans le vin, a sa source dans le soleil, et comme son action est mystérieuse et cachée, on reconnaît une forme supérieure de Dionysos dans le soleil de l’hémisphère nocturne, qui éclaire les morts, et c’est pourquoi on l’appelle le chorège des astres, le berger des blanches étoiles. Comme la chaleur et la vie qu’il répand dans la nature disparaissent en hiver pour renaître au printemps, il est le symbole de la résurrection des âmes. Elles aussi sont des lumières qui ne s’éteignent ici que pour renaître ailleurs. L’ivresse du désir les a fait descendre de la voie lactée, à travers les sept sphères. Quand elles arrivent à celle de la lune, elles tombent dans la naissance et le devenir, car le monde sublunaire est soumis à la loi de croissance et de décroissance, comme la lune elle-même, qui tient la clef de la vie et préside, quoique vierge, aux enfantements et à l’éducation. Tant que l’âme reste enchaînée dans