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ront pour la démolir le secours de mes vieilles griffes. Heureusement pour vous, je ne suis pas aussi usé que vous voulez bien le dire ; dans plus d’une occasion vous ne serez pas fâché de me trouver.

Moi. Est-ce que vous êtes toujours le roi des trésors cachés ?

Lui. Auriez-vous envie de m’emprunter de l’argent ?

Moi. Vous me demanderiez mon âme en échange.

Lui. Je n’ai pas à vous la demander ; du moment que vous formez un souhait égoïste, vous êtes sujet du Diable ; s’il accomplit vos vœux, c’est pure largesse de souverain.

Moi. Eh bien, gardez vos gros sous, il ne manque pas de pauvres gens qui en ont plus besoin que moi ; je continuerai de philosopher à jeun. Votre serviteur… Non, je me trompe, je veux dire : Adieu.

Lui. Au revoir, s’il vous plaît ; j’espère bien que nous nous retrouverons.

Moi. Pourvu que ce ne soit pas dans l’éternité.

Lui. Vous voudriez bien me faire avouer qu’il