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je tâchai de faire entrer un peu de cette polémique dans son moule. De là une nouvelle intitulée : Une solution difficile, où la question, modernement effarante au point de vue de l’action de la justice, d’un dédoublement de conscience était posée.

Louis Ménard m’avoua que ce problème mis à l’ordre du jour le troublait profondément. Sa conception de la Némésis incarnant le droit au châtiment prononcé dans l’intérêt même du coupable, imposé sans une hésitation comme de nécessité absolue, recula un moment devant la fatalité du crime dramatisé par moi d’après des documents scientifiques. Enfin, son besoin de l’affirmé d’un sentiment du bien et du mal l’emportant, il m’adressa cette protestation, qui sent un peu l’énervement :

« Ton roman est très bien, très bien, excessivement bien — mais ce compliment est purement littéraire, et je réserve entièrement la question scientifique. Tu as fait un roman scientifique, comme la Morte amoureuse de Théophile Gautier ou l’Homme à l’oreille cassée