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Pour employer un expressif terme d’atelier à utiliser, puisqu’il y a effet d’art, ce n’est pas chiqué, mais c’est sûrement embelli. Ce n’est pas de la Grèce vue en Grèce, à l’époque de l’antique Grèce, mais de la Grèce vue dans un auréolant éloignement au sein du passé, vue de la romantique période de 1830.

Quoi qu’on fasse, on est toujours de son temps. Louis Ménard a été profondément du nôtre. C’est ce qui fait qu’il a été un poète érudit et non un pédant. Il nous tient parce qu’il est nous. Nous n’avons pas besoin d’aller à lui : en dépit de certaines apparences, nous sentons son cœur battre, tout contre notre cœur, à l’unisson de notre cœur. Il vit, il vibre, et nous vibrons de sa vibration. Sa langue des mythes devient facilement nôtre parce que sa pensée est nôtre.

Rien de ce qui est nous ne lui est étranger. Vous voyez en lui un historien et lui se voudrait journaliste pour entrer plus avant dans notre vie, pour en remuer de sa plume le quo-