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Grec de la Renaissance, Théophile Gautier un Grec bien près d’être un Turc, un Turc qui avait figuré parmi les chevelus, en pourpoint rouge, à la première d’Hernani, et Louis Ménard…

Ah ! il fallait lui entendre lire cet Hernani ou quelques drames de Shakespeare ! Il ne lisait pas, il mimait, il jouait sur une scène, se drapant — pas à l’antique, mais dans le manteau du bandit qui est un banni. Il était sombre, amère, fatal, maudit, damné, funèbrement passionné et passionnément funèbre ! Il lisait Victor Hugo et Shakespeare comme il lisait Byron, en le vivant pour son compte, pour son compte de romantique.

La sereine beauté de sa Grèce c’était pour lui « ce qui devrait être » ; mais dans ce qui était, il apercevait et signalait partout la trace d’Érinnyes. Il revenait fréquemment dans la conversation sur les acharnées poursuites de la hurlante meute.

Dans son œuvre capitale de la Morale avant les Philosophes, il se montre disciple de Jean-