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          Et les Dieux de l’ordre et de l’harmonie,
Qui, dans les profondeurs du multiple univers,
Font ruisseler les flots bouillonnants de la vie,
          Et des sphères d’or règlent les concerts ;


          Et les Dieux guerriers, les Vertus vivantes
Qui marchent dans leur force et leur mâle beauté,
Guidant les peuples fiers et les races puissantes
          Vers les saints combats de la liberté ;


          Tous sont là : pour eux l’encens fume encore,
La voix des hymnes monte ainsi qu’aux jours de foi ;
À l’entour de l’autel, un peuple immense adore
          Le dernier mystère et la grande loi.


          Car c’est là qu’un Dieu s’offre en sacrifice :
Il faut le bec sanglant du vautour éternel
Ou l’infâme gibet de l’éternel supplice,
          Pour faire monter l’âme humaine au ciel.


          Tous les grands héros, les saints en prière,
Veulent avoir leur part des divines douleurs ;
Le bûcher sur l’Œta, la croix sur le Calvaire,
          Et le ciel, au prix du sang et des pleurs.