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Louis Ménard est devenu Grec, ce qui est le contraire de l’avoir été tout naturellement. Par exemple, après l’être devenu, il l’est demeuré pieusement, sans une seconde d’hésitation ni de doute, jusqu’à son dernier soupir. Une fois devenu Grec, il n’a plus cessé de vivre dans son rêve de Grec, de vivre ce rêve, en imposant au présent plein de tristesse, de désillusions, de rapetissants contacts, la sérénité olympienne, la mâle noblesse, la lumineuse et harmonique conception à la fois mythique et républicainement sociale faite de « vrai par le beau » et de « moral se confondant avec la justice ».

C’est le démocrate déçu qui a poussé Louis Ménard à chercher en Grèce un divin d’où devait découler la liberté comme de sa source logique : des dieux lois vivantes, en même temps lois de la nature et lois de la conscience. Il en a appelé des démentis du présent au tribunal de l’histoire, à la preuve de la possibilité d’un peuple libre fournie par l’existence de la Grèce.