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l’autre à ta gauche ? Pardonne à la seconde, et la première te pardonnera.

L’Homme. Et comment pourrais-je oublier ?

Le Dieu. Tout à l’heure tu regrettais la mémoire ; maintenant tu voudrais faire un choix dans tes souvenirs. Mais si l’homme oubliait ses fautes, travaillerait-il à les réparer ? N’est-ce pas le regret de la chute qui le conduit à la rédemption ? Confie-toi à la sagesse des Dieux : ils savent mieux que vous ce qui vous convient. Ils ont laissé planer une horreur sacrée sur les derniers mystères ; ils les ont enveloppés dans la nuit, mais c’est par respect pour la vertu de l’homme. Elle perdrait tout son mérite si elle attendait une autre récompense que la paix divine du devoir accompli.